Les différentes faillites bancaires ont relativement ébranlé la confiance des Camerounais dans le système bancaire. Récemment encore, le détournement d’environ 50 milliards FCFA au sein de la BICEC faisait couler beaucoup d’encre. Fort heureusement, la Banque n’est pas tombée en faillite pour le bonheur de ces clients surtout les épargnants. En effet, si les ménages Camerounais ne sont pas très aisés, ils sont de bons épargnants qui ont souvent vu leurs économies partir en fumée suite à ces faillites bancaires.
Mais cela ne peut expliquer le faible taux de bancarisation et plus précisément d’épargne dans le pays qui compte plus de plus 3 milliardaires dans le top 10 des hommes les plus riches d’Afrique Francophone. Les Camerounais semblent préférer les dessous de matelas, les tirelires et les tontines au détriment des institutions financière en général (Banques et EMF). Comment mobiliser plus d’épargnants Camerounais ? Quelles sont les solutions d’épargne actuelles proposés par les Banques ?
Au pays du célèbre Banquier Paul FOKAM, une large gamme de produits d’épargne sont proposées. Cependant, ils sont peu connus du grand public. Selon la durée de placement et l’objectif d’épargne, on distingue trois types de produits d’épargne sur le marché bancaire Camerounais.
- L’épargne de court terme (Compte d’épargne classique)
Bon nombre de banques proposent ce type de produit d’épargne. D’ailleurs, la majorité des épargnants possèdent uniquement ce produit. Les caractéristiques varient d’un établissement à un autre : Versement minimum d’ouverture entre 20 000 – 100 000 FCFA, Carte bancaire (Retrait unique dans les guichets de la Banque ou GIMAC ou VISA), Frais de tenue de compte en moyenne de 800 F/mois et le taux d’intérêt 2.45% annuel (BEAC).
- L’épargne moyen terme ou épargne projet
D’une part, on peut classer dans cette catégorie les Bons de caisse et les Dépôts à terme. Il s’agit d’une somme versée à la Banque pour une durée fixe (6 mois, 12 mois, 24 mois). Le taux de rémunération est fixé à l’avance. Ce type de produit est très peu connu du grand public, pourtant dans les djangui cette logique d’épargne est très utilisée par les Camerounais.
L’épargne projet est un compte d’épargne qui permet de préparer un projet par exemple immobilier. Au terme d’une période d’épargne, on peut bénéficier d’un crédit. En général, Il possède presque les mêmes caractéristiques qu’un compte d’épargne classique à la seule différence que les versements doivent être réguliers ou programmées. On ne retrouve pas ce type de produit dans toutes les Banques locales, le principal acteur notamment dans compte d’épargne logement reste le Crédit Foncier du Cameroun.
- L’épargne financière ou placement
Les produits financiers de placement sont à la traîne au Cameroun. Certes, les Camerounais ne sont pas friands de risque et le marché financier Camerounais à travers la Bourse de Douala (DSX) est statique pour ne pas dire inexistant. Les principaux produits distribués sont les obligations de trésor de l’Etat Camerounais. Il s’agit des différents titres d’emprunts obligataires émis par l’Etat Cameroun. Le dernier en date ECMR 2016 rapportait 5.5 % par an et la durée de placement était de 5 ans. Le ticket d’entrée minimum est assez élevé 300 000 FCFA (30 obligations minimum à 10 000 FCFA). Il est clair que n’y souscrit pas qui peut mais qui veut.
Au regard de ces différents produits d’épargne proposées par les acteurs bancaires, il parait évident que des améliorations ou des nouveautés seront les bienvenus. La réussite des différents emprunts obligataires du Cameroun porte à croire que les épargnants Camerounais seraient friands de ce type de produit d’épargne qui concourent au développement du pays tout en leur garantissant un bon taux de rémunération. On pourrait regarder outre-mer et se demander s’il faudrait instituer un Livret A au Cameroun ?