Les ministres des finances de la Zone franc se sont rencontrés le 8 octobre à Paris en présence du ministre français de l’Economie et des Finances. Cette réunion portait sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, la mobilisation des recettes fiscales et surtout l’état de la convergence en Zone franc. En effet, la montée en flèche de l’endettement face à une croissance en perte de vitesse peut fragiliser la stabilité économique et financière de la Zone franc. Le «Rapport annuel 2017 de la Zone Franc » met en exergue la situation économique et financière dans les 14 pays africains et l’union des Comores. Un contexte qui est très différent entre l’UEMOA, la CEMAC et l’Union des Comores.
Un niveau de croissance élevé mais pas assez pour un décollage économique
En 2017, la croissance en Zone franc était de 3,9% en 2017, contre 3,6% en 2016. Un niveau sensiblement également à celui de la croissance moyenne mondiale. La zone UEMOA (8 États) et l’union des Comores sont en pleine accélération, tandis que, la zone CEMAC (6 États), stagne. Mais cette conjoncture économique favorable pourrait s’estompée du fait d’une progression rapide de l’endettement.
Source : Rapport annuel 2017 de la zone franc
La hausse de la dette publique nécessite une meilleur maitrise des budgets
La forte croissance en Afrique a permis aux pays africains de bénéficier de nombreux emprunts. On a assisté l’apparition de nouveaux créanciers publics et privés ainsi qu’à une diversification des instruments de dette. La dette publique en Afrique subsaharienne représente près de 46 % du PIB en moyenne en 2017, contre 28 % en 2011. A ce sujet le FMI avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 2017 à travers son rapport « Perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne ». Sur les 8 pays classés en « debt distress » par le FMI, deux se trouvaient en Zone franc. Le FMI avait émis plusieurs recommandations en matière de gestion budgétaire et proposer une assistance technique aux pays Africains en difficulté.
Source : Rapport annuel 2017 de la zone franc
Mobiliser les recettes fiscales pour financer la croissance
En 2017, la plupart des pays de la zone franc avaient pris des engagements vis-à-vis du FMI. Il s’agissait notamment de l’élargissement de l’assiette fiscale afin de mobiliser des ressources pour financer la croissance et réduire l’endettement. Des mesures ont été prises dans les différents États pour l’élargissement de la base fiscale, le renforcement des structures de contrôle, la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, et le contrôle des exonérations.
C’est ainsi qu’au sein de l’UEMOA, les recettes fiscales ont augmenté, passant de 9 514 milliards en 2016 à 10 060 milliards en 2017, mais elles ont diminué en pourcentage du PIB (15,6% en 2016, contre 15,3% en 2017, niveau inférieur à l’objectif communautaire de 20%).
Les perspectives de croissance au sein de la zone franc reste positive. Mais l’endettement à grande vitesse des pays de la zone fait craindre un retour des programmes d’ajustements structurels plane. En effet, avant le début des années 2000, la plupart de ces pays étaient considérés comme pauvres et très endettés. Certes l’élargissement de l’assiette fiscale peut-être une alternative à l’endettement pour financer la croissance. Ces mesures fiscales pourraient avoir un impact négatif sur l’environnement des affaires.