L’agriculture occupe une place importante dans l’économie Camerounaise. En 2017, la contribution de l’agriculture à la croissance économique était évalué à 76,38%. Cependant, la rentabilité du secteur est limitée par de nombreuses problématiques. Les agriculteurs font face à des difficultés de financement de leurs activités. S’il existe des programmes d’aide financière et de subventions, ces outils de financement restent limité par rapport à la demande. Pour apporter une solution de financement alternative et innovante aux agriculteurs, une jeune Camerounaise a donc créé la startup Grassland.
L’histoire d’un retour au pays pour aider les agriculteurs
La genèse du projet de création de l’entreprise est assez atypique. En 2013, lors d’un voyage dans son pays natal le Cameroun, Manka Angwafo va aider sa grand-mère à récolter le maïs dans les champs. Elle se retrouve confronter aux difficultés du métier d’agriculteur dues notamment au manque de financement et de matériel agricole. En 2015, elle décide d’abandonner son poste de d’analyste de recherche au sein de la banque mondiale pour se lancer l’aventure entrepreneurial. Son objectif est de créer une entreprise pour aider les petits producteurs céréaliers dans le financement de leurs activités. La startup Grassland débute ses activités avec les cultivateurs du village de Ndop. C’est l’un de plus gros bassins de production agricole situé dans la région du nord-ouest Cameroun.
Fonctionnement du financement des agriculteurs par Grassland Cameroun
Dans un premier temps, la startup proposait uniquement des solutions de stockage et de manutention aux producteurs de maïs. Puis, Manka Angwafo a imaginé un crédit qui peut être remboursé en céréales. C’est une solution innovante pour aider les agriculteurs a faire face aux problèmes de financement. Les agriculteurs sont organisés en groupements. Ils sont donc solidairement responsables des crédits. L’entreprise accorde des prêts à un taux d’intérêt marginal pour une période de quatre mois qui correspond à durée de culture du maïs. Ensuite, Grassland rachète 70% des récoltes des agriculteurs pour les revendre à des entreprises industriels. Cette méthode de financement semble faire ces preuves car le taux de remboursement des prêts est estimé à 97%. De plus, les revenus des agriculteurs bénéficiaires de l’appui de la fintech ont augmenté de 200%.
En quelques années d’activité, Grassland Cameroun a financé plus de 300 agriculteurs camerounais et vendus environ 1800 sacs de céréales. La fondatrice a été lauréate du le prix Afrique Subsaharienne Cartier Women’s Initiative Awards 2019. Cette récompense devrait permettre à la fintech d’accélérer son développement au Cameroun. D’autant plus, que la crise anglophone a contraint la startup de déplacer ses activités dans la région du centre, proche de Yaoundé. Grâce à ce prix elle devrait bénéficier d’une aide financière et d’un programme d’accompagnement conduit par l’école de commerce INSEAD.
Pour découvrir plus en détails Grassland Cameroun, rendez-vous sur son site internet.