Initiative du Gouvernement Camerounais, le projet vise à faciliter l’accès des femmes du grand nord aux soins de santé maternelle néonatale. Il s’agit d’un financement partiel par un système de chèque santé.
Concrètement, ce chèque santé est une somme modique mise à disposition des femmes enceintes. Elles peuvent utiliser ce chèque santé pour régler des prestations de qualité dans les formations sanitaires. Ce dispositif est financé à partir d’un fonds alimenté par les ressources du financement conjoint de deux bailleurs : l’agence française de développement (AFD) et la banque allemande de développement (KFW).
La fiche de projet indiquait:
- Début: Mai 2014
- Fin: Octobre 2017
- Localisation: Cameroun, action au niveau national.
- Budget: 475 000€.
- Bénéficiaires: 90 000 femmes et leurs bébés, les communautés, les prestataires de soins, les administrations centrales et périphériques.
Des soins de qualité à moindre coût
La somme demandée aux femmes s’élevait à 6 000 fcfa (9,1€). Grâce à cette somme, elles pouvaient régler à des prestations telles :
- prise en charge des pathologies qui ont un impact sur l’évolution de la grossesse (paludisme, anémie, infections…)
- quatre consultations prénatales
- une échographie
- un accouchement
- la césarienne si les complications surviennent
- un suivi post-natal pour la mère et son bébé pendant 42 jours.
Entre le 23 juin 2015 et le 31 décembre 2017, près de 3 000 chèques ont été vendus dans cette région. Des agents communautaires ont été formés. Ceux-ci avaient pour mission de parcourir les villages. Des conducteurs de voitures, motos et tricycles en service dans les zones reculées, ont également été mobilisés. Ils devaient, contre rémunération, conduire les femmes sur le point de donner naissance dans les centres de santé. Les Imams, chefs de villages, maires et autorités administratives étaient également concernées par la formation, pour les inciter à encourager les récalcitrantes.
Une croissance exponentielle, mais une évaluation difficile et des inquiétudes
Bien que le nombre d’accouchements assistés ait augmenté de façon exponentielle, reste difficile de savoir si le projet « chèque santé » a réduit la mortalité maternelle dans la région, faute de statistiques probantes. Des centres de santé qui n’avaient pas plus de cinq accouchements par mois, se sont retrouvés à gérer 50 à une centaine d’accouchements. Certaines prestations telles que les consultations postnatales qui n’existaient pas avant le chèque santé, existent aujourd’hui.
Cependant, les lourdeurs administratives inquiètent le personnel médical, car des factures étant soldées accusent tout de même du retard. Du côté des femmes, l’inquiétude se porte sur la pérennité du projet. D’après les autorités camerounaises, le chèque santé a financé 44 209 consultations prénatales, 10 000 échographies, 18 221 accouchements, 910 césariennes, pour un peu plus de 10 000 personnes sensibilisées.
Le souhait des uns et des autres demeure cependant que l’opération chèque santé s’étende sur l’ensemble du territoire national.