Depuis plusieurs mois déjà, le secteur bancaire malien vit des moments troubles. Entre crise politique et grève des syndicalistes, la situation paraît de plus en plus critique au point où leur impact sur le fonctionnement de ce maillon du secteur financier interroge.
Grève du secteur bancaire
Avec la tenue de la conférence de presse du mardi 21 juillet 2020 du Syndicat National des Banques, Assurances, Établissements Financiers, Microfinances et Commerces du Mali (SYNABEF), c’est tout le secteur bancaire du pays qui a connu de fortes perturbations. À l’origine, les grévistes réclament l’annulation de la mutation de Kéita Fatoumata Sangho, agent syndicaliste de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA), survenue en septembre 2018.
Crise politique
Depuis les législatives de mars 2020 et l’enlèvement de l’opposant principal Soumaïla Cissé, c’est tout le Mali qui vit au gré de mouvements contestataires. Appelant à la désobéissance civile de tous les citoyens, le « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques » (M5-RFP) avait formulé des réclamations claires au rang desquels la démission du désormais ex-président Ibrahim Boubacar Keïta. Celle-ci interviendra finalement le mardi 18 août 2020 à la suite d’un Putsch organisé par des militaires. Toute chose qui va considérablement impacter le fonctionnement du secteur bancaire malien.
L’impact des troubles sur le secteur bancaire malien
Le bouleversement de l’ordre constitutionnel malien et les grèves organisés par les syndicalistes ont gravement impacté le secteur bancaire du pays. Outre la fermeture des guichets de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), il faut également observer que c’est un rationnement des retraits qui se prépare dans les banques. Ensuite, face à la décision de la CEDEAO d’arrêter tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières avec le Mali, c’est tout le secteur financier qui craint une asphyxie. Pour le secrétaire général du Synabef, Hamadoun Bah qui craint le pire, « il est impossible de dire combien de temps les banques tiendront ».
Par Erman Tchoukeu