Au Cameroun, la réforme opérée sur la loi de finance 2021, relative au paiement des impôts alimente des conversations. Des voix s’élèvent depuis quelques semaines pour dénoncer le montant forfaitaire imposé aux contribuables par des banques. En effet, l’article 7 de ladite loi prescrit « l’interdiction du paiement des impôts et taxes en espèces auprès du réseau fiscal et la généralisation aux centres divisionnaires des impôts informatisés des modalités de paiement en vigueur dans les unités de gestion spécialisées, à savoir le paiement par virement bancaire ou par voie électronique ».
Une association dénonce une arnaque des banques camerounaises
L’alerte a été donnée par l’association camerounaise de défense des droits des contribuables (Acdc). Dans une vidéo publiée sur la page Facebook de cette association, son président, proteste contre cette pratique bancaire. Selon lui, il s’agit d’une arnaque des établissements bancaires. « Ces banques ont décidé d’imposer un montant forfaitaire comme commission. Lorsque vous allez payer vos impôts auprès d’une banque, vous devez payer des frais supplémentaires. Ce qu’on appelle commission. Lorsque nous faisons des calculs. Nous avons vu certains contribuables que nous suivons qui ont supporté près de 20% du montant d’impôts payé comme frais de commission. Nous appelons ça une escroquerie », fait savoir ce responsable.
Une commission bancaire qui passe mal
Dans son argumentaire, Mazou Mouliom, qui a déjà saisi le ministre de Finances pour en savoir davantage. De plus, il appelle les contribuables à la protestation. Par ailleurs, le président de l’Acdc, indique que l’article 7 de la loi des finances 2021 ne prévoit pas le paiement d’une somme supplémentaire aux banques, représentant les commissions. « Vous ne pouvez pas être en train de payer les impôts à l’Etat et payer plus de 20% encore comme frais. Alors qu’auparavant, les paiements auprès des receveurs des impôts étaient sans frais. Nous pensons que c’est une arnaque. Nous ne savons pas si cette histoire est organisée par la DGI. Mais, à ce que nous sachons, la loi des finances dans son article 7 qui institue ce mode de paiement, ne prévoit nulle part qu’on doit supporter des frais de commission au dépôt », poursuit Mazou Mouliom qui estime que les contribuables ne devraient enrichir les banques. Selon le responsable, ces institutions devraient plutôt soutenir les Petites et moyennes entreprises (Pme).