Au Cameroun, les pièces de 1 Fcfa, 2 Fcfa, 5 Fcfa et même 10 Fcfa, ne servent plus visiblement à grand-chose. C’est le constat fait dans plusieurs échoppes qui détaillent au quotidien, des produits de première et seconde nécessités. Responsable d’une boutique dans le 5e arrondissement de Douala, Aline, dit ne plus accepter ces pièces de monnaie sur son comptoir. La raison étant qu’elles sont peu utilisables. « Il est difficile de mettre dans un reliquat des pièces de 10 Fcfa ou de 5 Fcfa, parce que des clients les refusent », révèle la dame. Face au refus des clients, Aline dit avoir conservée la quantité qu’elle détient dans une boîte. « Je ne peux les rembourser à personne », poursuit-elle.
L’astuce des guichets
C’est que les coupures en question sont boudées par la population. Au point qu’on estime que leur valeur remonte à une vielle époque. « Quand on grandissait, ces pièces avaient de la valeur. Au forage, on puisait cinq litre d’eau à 5 Fcfa. Aujourd’hui, la même quantité d’eau coûte 25 Fcfa parce que le vendeur n’accepte plus ces coupures », regrette Parfait. Fatigués de voir traîner ces pièces de monnaie dans leurs domiciles ou échoppes, plusieurs personnes ont fini par trouver un moyen de s’en débarrasser. Aline par exemple, s’en sert désormais pour régler des factures d’eau et d’électricité lorsqu’elle se rend à la caisse.
Léon procède également de la même manière, lorsqu’il retrouve une des pièces de monnaie boudée dans sa maison. « Je reçois souvent des factures d’eau avec un montant de consommation équivalent à 1365 Fcfa. Ces pièces, si je les ai, peuvent m’éviter de payer 1400 Fcfa », explique ce dernier, qui refuse cependant l’introduction desdites coupures dans son reliquat. « J’ai souvent refusé les pièces jaunes en général. Je préfère les laisser à la caisse, parce que j’ai de la peine à la mélanger », ajoute-t-il. Aux guichets par contre, ces pièces de monnaies paraissent utiles. Des caissières et comptables disent s’en servir pour des reliquats. L’une d’elles indiquent que ces coupures abandonnées au moment du remboursement par les consommateurs, sont rassemblées et échangés à la banque.