Depuis 1996, les élèves inscrits dans les établissements scolaires au Cameroun sont censés bénéficier d’une assurance scolaire. Mais en réalité, les parents d’élèves sont-ils sensibilisés au sujet du fonctionnement et des garanties qu’offre cette assurance ? Bien qu’obligatoire, ce dispositif d’assurance semble absent dans plusieurs établissements publics et privés. Des mauvaises pratiques constatées entre établissements et compagnies d’assurance freinent le développement de l’assurance scolaire au Cameroun.
L’assurance scolaire : Garantir la prise en charge des élèves en cas de dommages
Une assurance scolaire est une assurance qui permet de couvrir un élève victime d’un accident ou s’il en est responsable au sein de son école. Cette assurance est rendu obligatoire au Cameroun par la circulaire n°047/A/348/MINEDUB/SG/DSAPPS/SSS du 20 septembre 1996 portant souscription de l’assurance scolaire et signée du Ministre de l’Education. La somme de 100FCFA par élève, est prélevée dans le cadre des frais de scolarité payés par les parents auprès des établissements publics.
Grâce aux sommes collectées, les responsables d’écoles sont tenus de souscrire une assurance auprès des compagnies d’assurances camerounaises partenaires de ce dispositif. En cas de sinistre subit par un élève, ce dernier pourra bénéficier d’une prise en charge médicale au hauteur de la garantie souscrite. En effet, les élèves sont exposés à de nombreux risques pour leur santé : blessures ou fracture au cours d’activité sportive ou suite une bagarre, de malaise grave, d’intoxication alimentaire. Le dispositif d’assurance scolaire mit en place par le gouvernement camerounais revêt donc une réelle utilité.
L’assurance scolaire au Cameroun : Un service ou un business ?
Sur la forme, on pourrait louer le bien fondé de cette assurance. Cependant, nombreux sont les parents d’élèves qui témoignent avoir du débourser eux-mêmes les frais médicaux nécessaires pour soigner leurs enfants après un accident à l’école. Dans la pratique, les dirigeants d’établissements scolaires communiquent très peu sur cette assurance scolaire. D’ailleurs, des enquêtes sur le terrain révèle que les frais d’assurance collectés n’ont souvent pas servi à souscrire une police d’assurance.
Sachant que le Cameroun compte plus de 5 millions d’élèves, l’ensemble des primes collectés doivent s’élever à plus de 500 millions de FCFA. Un marché qui attire de nombreuses compagnies d’assurance. Malheureusement, certaines sont accusés de se soustraire à leur obligation d’indemniser les victimes.
Cette obligation d’assurance doit donc s’accompagner d’une sensibilisation des élèves et des parents d’élèves. D’autant plus, la prise en charge médicale au Cameroun reste un sujet délicat, sans argent difficile de se faire soigner. Ce secteur devrait afficher une plus grande transparence les établissements doivent s’engager prendre leurs responsabilités en cas de dommages subits par un élève. Cela passe notamment par une communication du nom de la compagnie d’assurance et des établissements de santé partenaires.