Nombreux sont les jeunes Camerounais qui n’hésitent pas à entreprendre. Grâce leur ingéniosité et leur travail acharné, ils créent des entreprises innovantes. Les start-up pionnières comme Cardiopad, Kiro’o games et Gifted Mom ont vu arrivé de nouvelles pépites. Ces nouvelles start-ups peuvent bénéficier d’un environnement plus favorable grâce aux incubateurs et des plateformes collaboratives. Mais, créer une start-up est une aventure qui demande un investissement personnel et financier. Beaucoup de projets n’ont jamais pu avoir la maturité escompté faute de financements. Comment financer sa start-up ? Faute de pouvoir obtenir un crédit bancaire, les porteurs de projets peuvent trouver des moyens de financements alternatifs.
1. L’entourage : familles, amis, collègues
Quand vous avez une idée d’entreprise ou un projet, parlez-en autour de vous. De nombreux entrepreneurs ont été soutenu au lancement de leur activité principalement par leurs proches. D’après le magazine JeuneAfrique, pour le lancement de la fintech « Matontine », le créateur Bernie Akporiaye et sa sœur ont investi la somme de 500 000 $. Il serait très difficile au démarrage de vos activités de convaincre une banque ou un investisseur de vous accorder des fonds. De plus, cela vous permet de supporter un coût du capital trop élevé qui viendrait ruiner la rentabilité de votre entreprise.
2. Financements participatifs
Dans un premier temps, la Startup Kiro’o games a réalisé une campagne de crowdfunding sur la plateforme kickstarter avec succès plutôt mitigé. Ce fut l’une des premières opérations de collecte de fonds en ligne pour une jeune entreprise camerounaise. Plus 50 000 euros ont été collectées auprès de 1310 participants. Par la suite, elle a lancé une campagne d’equity crowdfunding. Cela consistait à vendre 300 parts du capital de l’entreprise soit 208 000$. Au final, l’opération a été un succès qui a fortement contribué à son développement. Force de son expérience dans le crowdfunding, la startup a créé une plateforme de mentoring pour les start-ups camerounaises qui souhaitent lever des fonds. Faire appel au financement participatif reste difficile pour des jeunes entreprises africaines, car ils existent très peu de plateforme de crowdfunding africain. Fort heureusement, depuis 2017, le Cameroun compte une plateforme de financement participatif Guanxi Invest. 6 projets ont réussi à lever des fonds avec succès, 10 campagnes de collecte fonds sont en cours.
3. Les subventions de l’Etat
Pour lutter contre le chômage, l’Etat Camerounais encourage l’entrepreneuriat des jeunes. Plusieurs programmes de financements de porteurs de projets (Pajer-U, Pifmas, Piaasi, Plan Triennal Jeunes, Paru-Jedi) existent, mais ils sont peu connus du grand public. En janvier 2017, le Ministère de la jeunesse et de l’éducation civique (MINJEC) a lancé le programme « Plan triennal Jeunes » visant à soutenir les porteurs de projets dans les secteurs de l’agriculture, l’économie, l’industrie et l’innovation technique. Lors de la première année, 38 jeunes porteurs de projets ont pu bénéficier d’une dotation en matériel et ressources financières d’un montant d’environ 450 millions de francs CFA. Pour bénéficier de ces subventions rendez-vous sur le site ONJC ou dans une représentation du MINJEC dans votre lieu de résidence.
4. Les prix et récompenses
Gagner un concours d’innovation technologique est bon moyen de financer sa start-up. Plusieurs de ces évènements se déroulent chaque année au Cameroun. Financés par des grandes entreprises locales ou internationales, ces compétitions offrent de la visibilité à une start-up, permettent de nouer des partenariats et de bénéficier gratuitement d’un soutien financier. En 2018, le prix « Orange de l’entrepreneur social Cameroun » a récompensé trois startups (CleverHome, Poultry Farmers, eDoctar), qui ont reçu des fonds allant de 2 millions à 500 milles francs CFA. Il existe plusieurs autres concours annuels accessibles aux Camerounais : Total-Challenge Startupper, Tony Elumelu Entrepreneurship Programme, Ecobank Fintech Challenge, Seestars World Competition…
5. Levés des fonds
D’après une étude sur les investissements en capital accordés en 2017 à des start-ups africaines a révélé que les pépites camerounaises ont bénéficié de 2.7 millions $.
- Kerawa – 200 000$ – (Fondateurs de Seloger.com) – 2015
- Will&Brothers (Programme DroneAfrica) – 200 000$ – 2017
- Gifted Mom – 500 000$ – (Ventures Capital) – 2017
6. Ouvrir son capital aux investisseurs ou au business Angel
Pour soutenir les start-ups africaines, quelques groupes d’investisseurs s’organisent pour créer des « Business Angels ». Le réseau Cameroon Angels Network (CAN) crée en 2014 s’est montré particulièrement actif depuis son lancement. En 2016, il a organisé en association avec l’incubateur ActivSpaces un pitch start-up dénommé « Activation Bootcamp » avec à la clé un financement de près de 5 millions de FCFA. Si les hommes d’affaires camerounais n’ont pas encore manifesté un grand intérêt pour les start-ups. En Côte d’ivoire, les business angels (Ivoire Angels, EIC Corporation) compte plus d’un millier d’investisseurs et tuteurs pour accompagner les jeunes entreprises ivoiriennes.

Illustration : Sources de financements pour Startup
Tout au long du cycle de vie d’une start-up, le financement reste un enjeu majeur. Le lancement peut se faire avec très peu de fonds. Mais la capacité de la jeune entreprise à mobiliser les ressources financières pour sa croissance, lui sera vitale. Pour attirer des investisseurs, la start-up devra se montrer innovante et compétitive dans son domaine. En effet, investir dans une jeune entreprise représente un risque élevé que les investisseurs et les banques sont réticents à prendre.